Sapeurs pompiers du Loir-et-Cher
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de Loir-et-Cher

Actualité du 06/12/2017
Gérard Collomb nomme une mission pour relancer le volontariat

A l’occasion d’un déplacement à Méru (Oise), le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb a nommé quatre figures du monde de la sécurité civile pour réfléchir à un nouveau plan de relance du volontariat. L'ambition n'est pas nouvelle mais le ministre veut apporter sa pierre à l'édifice en attirant les femmes et les jeunes des zones péri-urbaines et des quartiers populaires.


Gérard Collomb nomme une mission pour relancer le volontariat

Chiffres-clés

247 000 sapeurs-pompiers en France, dont :

  • 41 000 professionnels (17%),
  • 12 000 militaires (5%)
  • 194      000 volontaires      (78%)

Un tiers des volontaires comptent moins de 5 ans d'engagement.

La sainte-patronne des sapeurs-pompiers portera-t-elle chance au groupe de travail que le ministre de l’Intérieur vient de mettre en place pour sauver le volontariat ?

A l’occasion d’un déplacement au centre de secours de Méru (Oise), le 4 décembre, jour-même de la Sainte-Barbe, Gérard Collomb a levé le voile sur la composition et les axes de travail de cette mission de réflexion qu’il avait annoncée en octobre lors du Congrès national des sapeurs-pompiers de France, à Ajaccio.

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L’ambition n’est pas nouvelle (lire l’encadré) mais le ministre veut apporter sa propre pierre à l’édifice. Répondant à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, qui évoquait « la fin d’un cycle », le ministre s’était fait en Corse l’apôtre d’une « nouvelle ambition » pour « inventer le volontariat du XXIème siècle ».

Pour relever ce défi, une mission de réflexion sur le volontariat sera donc chargée de faire des propositions et d’apporter des réponses aux « zones de fragilité » pointées par le ministre. « On observe par exemple que nous éprouvons des difficultés à recruter des sapeurs-pompiers volontaires dans les milieux urbains, et notamment dans ces quartiers populaires où il nous faut capter ce qu’il y a de meilleur,  a-t-il souligné. Les statistiques nous indiquent aussi que le corps des sapeurs-pompiers compte encore trop peu de femmes – seulement 16% au niveau national, 11%, ici à Méru. Nous savons par ailleurs qu’un tiers des sapeurs-pompiers volontaires choisissent, au bout de cinq ans, de ne pas renouveler leur engagement ».

La réflexion sera conduite par quatre personnalités du monde de la sécurité civile, dont le ministre a dévoilé les noms à Méru :

  • Eric      Faure,      président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France,
  • Olivier      Richefou,      président du conseil départemental de la Mayenne et du SDIS53. Il est      président de la Conférence nationale des services d’incendie et de secours      (CNSIS),
  • Catherine      Troendlé,      sénatrice (LR) du Haut-Rhin et rapporteure du budget « sécurité      civile » au Sénat. Elle est depuis septembre dernier présidente du      Conseil national des sapeurs-pompiers volontaires,
  • Fabien      Matras,      député-maire (LREM) de Flayosc (Var) et membre de la CNSIS.

D’autres personnalités qualifiées sont attendues. Cette mission devra rendre ses conclusions en mars 2018 en vue de concevoir un nouveau « plan volontariat » qui sera présenté lors du prochain Congrès des sapeurs-pompiers de France, qui se tiendra à partir du 26 septembre à Bourg-en-Bresse (Ain).

« Je compte sur vous pour mobiliser toute la société »

« Votre feuille de route est claire, a précisé Gérard Collomb. Je veux que vous créiez (…) un débat sur la place, le rôle du volontariat au sein de la grande famille des sapeurs-pompiers » mais aussi au sein de la société toute entière. « Je suis persuadé en effet qu’il existe dans le monde économique, beaucoup de chefs d’entreprise qui ont des solutions non seulement pour permettre de concilier vie professionnelle et engagement, mais aussi pour, dans les entreprises, faire la promotion du volontariat, a-t-il indiqué. De même, dans le secteur associatif, je suis convaincu que des conseils de quartier, des associations d’éducation populaire qui cherchent à faire adhérer un certain nombre de jeunes aux valeurs de la République, ne demandent qu’à travailler, avec les sapeurs-pompiers, à la promotion du volontariat ».

Quant au volet éducatif, le ministre a souligné « l’expérience des cadets de la sécurité civile [qui] doit certainement être encore développée ».

Selon Gérard Collomb, trois questions devront guider la mission :

  • Comment      susciter de nouvelles vocations et diversifier le recrutement des      volontaires ?      « Il ne doit pas y avoir en effet de sapeurs-pompiers volontaires      uniquement dans les villes moyennes et les communes rurales. Il faut que      cette belle et noble mission intéresse des femmes, des jeunes issus des      quartiers populaires, intéresse toute la société », a-t-il avancé. Et      d’évoquer un levier avec « la généralisation du service      civique ».
  • Comment      fidéliser les sapeurs-pompiers volontaires ? Parmi les pistes de      réflexion, le ministre a mis en avant la nécessité de       « recentrer les sapeurs-pompiers sur leur cœur de métier » et la      possibilité de « mieux concilier vie professionnelle, personnelle et      familiale avec un engagement au service des autres ».
  • Comment      revaloriser l’engagement ? Par des symboles, avec les honneurs, mais aussi par      des moyens matériels. « Des avancées ont déjà été obtenues, en      matière de protection sociale ou de retraite – avec la nouvelle prestation      de fidélisation et de reconnaissance.  Il nous faudra sans doute      aller plus loin, et je souhaite là aussi que des idées innovantes puissent      émerger. »

Focus

Une priorité vieille de… plus de 20 ans

Relancer le volontariat. L’ambition n’est pas nouvelle, loin de là. De nombreuses missions et textes de loi se sont multipliés depuis une vingtaine d’années. Sans atteindre l’objectif d’un véritable redressement pérenne du nombre de volontaires.

Déjà, au siècle dernier, une loi du  3 mai 1996 relative au développement du volontariat dans les corps des sapeurs-pompiers se présentait comme la « première réponse à la crise » de l’insuffisance du recrutement de la durée d’engagement en instituant un régime d’ « autorisation d’absence » pour les volontaires appelés en urgence. En 2003, un rapport du maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, s’emploie à remédier à la crise des vocations.

En 2005, une allocation spécifique aux sapeurs-pompiers volontaires voit le jour avec la prestation de fidélisation et de reconnaissance (PFR), qui sera toilettée en 2017.

En 2009, le philosophe Luc Ferry se voit confier la présidence d’une commission « Ambition volontariat » qui débouche notamment sur une loi portée par le député Pierre Morel A-L’Huissier et largement soutenue par la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France. Cette loi du 20 juillet 2011 définit la nature spécifique du volontariat. De même, un décret du 17 mai 2013 relatif aux sapeurs-pompiers volontaires modernise l’engagement des volontaires.

Autres déclinaisons : la parution en 2012 d’une Charte nationale du sapeur-pompier volontaire puis la création, en 2013, d’un Conseil national des sapeurs-pompiers volontaires, présidé par le député (PS) Jean-Paul Bacquet et désormais la sénatrice (LR) Catherine Troendlé.

Enfin, au Congrès de Chambéry en 2013, le président de la République, François Hollande, fait du volontariat une priorité et fixe l’objectif de 200 000 sapeurs-pompiers volontaires en 2017. Une promesse manquée dont il reste néanmoins une série de mesures contenues dans un  « engagement national pour le volontariat » concernant en particulier les effectifs des volontaires, leur place au sein de l’encadrement des SDIS et le montant de l’indemnité horaire qui leur est octroyée.

Références

Lire le discours du ministre de l’Intérieur et le dossier du presse

 

Publié le 04/12/2017 • Par Hervé Jouanneau • dans : Actu experts prévention sécurité, France


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